En 1 an et demi ils ont composé un album qui enterre bon nombre de ceux qui ont mit le double de temps à se faire. Recherches de sons, mélodies, arrangements, ambiances. Tout est vraiment bien travaillé et foutrement bien foutu. (Rien qu'en écoutant Dope on comprend le travail accompli).
Réunissant leurs sons industriels anciens et leurs sons électro et rock/métal récents . La chose qu'on ne pourra pas reprocher à D'espairsRay ici c'est d'être fidèle à eux-mêmes. On les reconnaît, c'est bel et bien leur son plus ancien comme actuel auquel on a à faire. On a bel et bien à en découdre avec D'espairsRay.
On ressent fortement que l'album est en grosse partie taillé pour le live, rien que DEATH POINT et 13-Thirteen- confirment ça. De quoi reprendre en choeur les moments forts des chansons avec le groupe... Et cette marche guerrière purement martiale au son industriel qu'est 13-Thirteen- punaise. L'enchaînement de cette piste avec LOVE IS DEAD est tout simplement très très bien trouvé. On ne pouvait pas mieux introduire LOVE IS DEAD que part une marche industrielle pour laisser place à l'électronique de la chanson, dans la même optique que de faire aboutir cet hymne sarcastique à la mort de l'amour sur DEVIL'S PARADE qui s'inscrit dans le même état d'esprit musical. Très bon choix. Tout comme l'enchaînement FALLING/PROGRESS/FINAL CALL/abyss qui ne semble former qu'un seul bloc uniforme. -On tombe, on progresse dans la chute et on envoie un ultime appel et on se retrouve dans les profondeurs-. J'ai comme le sentiment que cette partie est la partie "humaine" du disque alors que la première moitié est orientée "monstres et démons". Je pense qu'on peut découper ce disque en deux chapitres : Le bal des démons et la chute de l'Homme.
MONSTERS, pour moi, est la parfaite communion entre leur métal industriel originel et leur rock/métal actuel de façon très symbiotique et cohérente. Un peu ce que tout le monde attendait de REDEEMER en enlevant son concept (côtoyer titres sombres et clairs). Sur MONSTERS tout est sombre, tout est colère, révolte, sarcasmes, mélancolie. D'espairsRay.
On peut très bien imaginer également une sorte de trilogie entamée par MIRROR.
Un truc assez conceptuel mais qui tiendrait la route.
On pose le miroir avec MIRROR, puis le rédempteur en quête de lumière (REDEEMER) se regarde dedans voyant une autre facette de sa personnalité : le monstre (MONSTERS).
Comme deux facettes d'une même pièce, l'ange et le démon.
Il n'y a qu'à se rappeler comment finissent les deux derniers albums, sur REDEEMER c'est la tête dans les nuages voguant vers le paradis via la conclusion HEAVEN'S COLOR alors que sur MONSTERS on finit la tête sous l'eau, coulant paisiblement vers l'abysse.
Plusieurs écoutes vont être nécessaires pour vraiment capter chaque son au travers des chansons, ils ont vraiment mis le paquet les monstres.
Au passage, Artwork très bien trouvé et recherché. Il illustre parfaitement le concept de l'album et le titre de la chanson première Human-clad Monster : Le monstre déguisé en humain.
Chaque humain est un monstre, dans une moindre mesure.
MONSTERS ou la volonté de faire un album avec 10 titres honnêtes sans forcément chercher à s'embourber dans des tourments musicaux inexplorés. C'est à la fois le point fort et le point faible de cet album, en effet ou pourra très bien reprocher aux D'espa de n'avoir chercher à faire que du D'espairsRay... Ce qui ne serait pas faux. LOVE IS DEAD est l'héritier parfait de Kogoeru Yoru ni Saita Hana, FALLING et PROGRESS s'inscrivent dans la lignée des chansons TAINTED WORLD et MASQUERADE, Human-clad Monster reflète bien les introductions précédentes qu'étaient Lizard et DAMNED.
Mais le tout sonne vraiment sincère et honnête. Dans ce cas pourquoi le bouder ?
Quand on voit des groupes comme MUCC ou Girugamesh se casser la gueule en voulant essayer autre chose, je me dis que c'est pas plus mal que D'espairsRay reste en terrain connu, surtout qu'ils font ça vraiment avec brio. On ressent bien leur sincérité et leur fidélité envers eux-mêmes au travers des pistes.
Dim 9 Jan - 16:53
